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spacestationtrustfund's review
4.0
À l'origine lu pour la première fois pour des études universitaires. Livre qui valait la peine, qui était digne d'intérêt. Profondément inconfortable à lire, mais en fin de compte incroyablement enrichissant et instructif. Ce livre est d'abord l'histoire des relatives tolérances envers la violence sexuelle dans la France ancienne, celles qui enveloppent de surcroît la victime dans l'indignité de l'acte et tendent invinciblement à la condamner. Il faut du temps pour que change la vision du viol dans la jurisprudence ou la loi à la fin du XVIIIe siècle. Et aussi la reconnaissance, au XIXe siècle, de la violence morale, celle des peurs et des menaces caractérisant souvent le viol. Impossible pourtant de s'en tenir aux seuls changements de la loi. Cet ouvrage retrace aussi l'histoire des obstacles opposés à cette conscience juridique. Il faut les repères d'aujourd'hui, l'égalité nouvelle entre hommes et femmes, la suspicion sur les pratiques de domination pour que soient bouleversés les jugements anciens. Il faut plus encore une attention toute particulière à l'espace psychique et au monde intime pour que les effets du viol soient totalement reconsidérés.
thepurplebookwyrm's review
challenging
informative
reflective
slow-paced
- Plot- or character-driven? N/A
- Strong character development? N/A
- Loveable characters? N/A
- Diverse cast of characters? N/A
- Flaws of characters a main focus? N/A
3.25
Un livre qui fut dans l'ensemble fort intéressant, mais écrit de manière parfois un peu dense.
J'aurais apprécié une prise en compte plus importante des théories (certes plus récentes) concernant la culture du viol; mais après je peux comprendre que l'auteur n'est probablement pas spécifiquement féministe et souhaitait avant tout présenter un traité historique neutre. C'est déjà bien qu'il ait pris la domination masculine en compte et que je n'ai pas détecté la moindre trace de biais sexiste dans son analyse.
Je n'ai pas non plus compris l'absence de données pour la première moitié du XXe siècle. N'y avait-il pas d'évolution probante à relever entre la Belle Epoque et les années 70? 🤔 Je pense aussi qu'il y avait, par endroits, un peu trop de focalisation sur le viol d'enfants - et ensuite le phénomène de la pédophilie -, et donc en contre-partie un manque d'attention sur le viol d'adultes (ce qui rejoint mon commentaire sur l'absence de prise en compte des théories sur la culture du viol). Ces deux pendants de la violence sexuelle sont certes liés, mais le phénomène pédo-criminel a ses propres spécificités également. Etant donné que je compte lire un autre traité historique sur ce sujet précis, j'aurais préféré que le livre de Mr Vigarello s'y intéresse un chouillat moins.
Sinon, de manière plus générale, c'est assez déprimant de constater que nombres des stéréotypes qui persistent sur le viol et ses victimes existent depuis près de 400 ans au moins (même s'ils ont tout de même un peu évolué aves les siècles, et heureusement). 😅
J'aurais apprécié une prise en compte plus importante des théories (certes plus récentes) concernant la culture du viol; mais après je peux comprendre que l'auteur n'est probablement pas spécifiquement féministe et souhaitait avant tout présenter un traité historique neutre. C'est déjà bien qu'il ait pris la domination masculine en compte et que je n'ai pas détecté la moindre trace de biais sexiste dans son analyse.
Je n'ai pas non plus compris l'absence de données pour la première moitié du XXe siècle. N'y avait-il pas d'évolution probante à relever entre la Belle Epoque et les années 70? 🤔 Je pense aussi qu'il y avait, par endroits, un peu trop de focalisation sur le viol d'enfants - et ensuite le phénomène de la pédophilie -, et donc en contre-partie un manque d'attention sur le viol d'adultes (ce qui rejoint mon commentaire sur l'absence de prise en compte des théories sur la culture du viol). Ces deux pendants de la violence sexuelle sont certes liés, mais le phénomène pédo-criminel a ses propres spécificités également. Etant donné que je compte lire un autre traité historique sur ce sujet précis, j'aurais préféré que le livre de Mr Vigarello s'y intéresse un chouillat moins.
Sinon, de manière plus générale, c'est assez déprimant de constater que nombres des stéréotypes qui persistent sur le viol et ses victimes existent depuis près de 400 ans au moins (même s'ils ont tout de même un peu évolué aves les siècles, et heureusement). 😅
bunnyreads2's review against another edition
4.0
À la fois je ne savais pas à quoi m'attendre avec cette analyse d'une partie de l'histoire du viol, et pour autant je me suis rendue compte au fur et à mesure de ma lecture que le biais de mes propres intérêts et goûts académiques m'avait en réalité fait attendre une étude de l'influence des médias, des mythologies et des représentations plutôt que celle faite ici, qui suit de manière assez rigoureuse l'évolution juridique et sociale du concept de viol et de ses acteurs. Mon biais de volonté de lectures féministes m'a également amenée à être "surprise" par l'attention portée aux viols d'enfants par rapport à mon attente des seuls acteurs étant des hommes et femmes adultes.
Ce n'est pour autant pas une déception, puisque c'est bien l'angle juridique dans lequel j'ai le plus de lacunes et que le livre a pu amener autant une analyse de l'évolution des dynamiques de genre que celle de l'enfance et de sa place dans la famille.
Ainsi, j'ai pris plaisir à étudier une petite partie de l'histoire du droit et de la justice française via l'analyse d'une impressionnante diversité de sources faite par l'auteur.
J'avais également peur de l'identité de l'auteur risquant de donner un biais cishet et masculin, mais cela n'a pas tant été le cas que je le craignais. Les dynamiques de pouvoir et de domination sont relativement bien reconnues et les mécanismes de blâme de la victime également.
J'ai seulement eu un peu de mal avec un passage du dernier chapitre dans lequel une vision assez bourgeoise et traditionnelle de la famille et de son évolution face à l'arrivée de l'individualisme vient malheureusement contredire les observations du statut de l'enfant qui avait été faites dans les chapitres précédents.
Bref, lecture passionnante bien qu'assez éprouvante en raison du sujet et des exemples nécessairement amenés.
Ce n'est pour autant pas une déception, puisque c'est bien l'angle juridique dans lequel j'ai le plus de lacunes et que le livre a pu amener autant une analyse de l'évolution des dynamiques de genre que celle de l'enfance et de sa place dans la famille.
Ainsi, j'ai pris plaisir à étudier une petite partie de l'histoire du droit et de la justice française via l'analyse d'une impressionnante diversité de sources faite par l'auteur.
J'avais également peur de l'identité de l'auteur risquant de donner un biais cishet et masculin, mais cela n'a pas tant été le cas que je le craignais. Les dynamiques de pouvoir et de domination sont relativement bien reconnues et les mécanismes de blâme de la victime également.
J'ai seulement eu un peu de mal avec un passage du dernier chapitre dans lequel une vision assez bourgeoise et traditionnelle de la famille et de son évolution face à l'arrivée de l'individualisme vient malheureusement contredire les observations du statut de l'enfant qui avait été faites dans les chapitres précédents.
Bref, lecture passionnante bien qu'assez éprouvante en raison du sujet et des exemples nécessairement amenés.
bunnyreads's review against another edition
4.0
À la fois je ne savais pas à quoi m'attendre avec cette analyse d'une partie de l'histoire du viol, et pour autant je me suis rendue compte au fur et à mesure de ma lecture que le biais de mes propres intérêts et goûts académiques m'avait en réalité fait attendre une étude de l'influence des médias, des mythologies et des représentations plutôt que celle faite ici, qui suit de manière assez rigoureuse l'évolution juridique et sociale du concept de viol et de ses acteurs. Mon biais de volonté de lectures féministes m'a également amenée à être "surprise" par l'attention portée aux viols d'enfants par rapport à mon attente des seuls acteurs étant des hommes et femmes adultes.
Ce n'est pour autant pas une déception, puisque c'est bien l'angle juridique dans lequel j'ai le plus de lacunes et que le livre a pu amener autant une analyse de l'évolution des dynamiques de genre que celle de l'enfance et de sa place dans la famille.
Ainsi, j'ai pris plaisir à étudier une petite partie de l'histoire du droit et de la justice française via l'analyse d'une impressionnante diversité de sources faite par l'auteur.
J'avais également peur de l'identité de l'auteur risquant de donner un biais cishet et masculin, mais cela n'a pas tant été le cas que je le craignais. Les dynamiques de pouvoir et de domination sont relativement bien reconnues et les mécanismes de blâme de la victime également.
J'ai seulement eu un peu de mal avec un passage du dernier chapitre dans lequel une vision assez bourgeoise et traditionnelle de la famille et de son évolution face à l'arrivée de l'individualisme vient malheureusement contredire les observations du statut de l'enfant qui avait été faites dans les chapitres précédents.
Bref, lecture passionnante bien qu'assez éprouvante en raison du sujet et des exemples nécessairement amenés.
Ce n'est pour autant pas une déception, puisque c'est bien l'angle juridique dans lequel j'ai le plus de lacunes et que le livre a pu amener autant une analyse de l'évolution des dynamiques de genre que celle de l'enfance et de sa place dans la famille.
Ainsi, j'ai pris plaisir à étudier une petite partie de l'histoire du droit et de la justice française via l'analyse d'une impressionnante diversité de sources faite par l'auteur.
J'avais également peur de l'identité de l'auteur risquant de donner un biais cishet et masculin, mais cela n'a pas tant été le cas que je le craignais. Les dynamiques de pouvoir et de domination sont relativement bien reconnues et les mécanismes de blâme de la victime également.
J'ai seulement eu un peu de mal avec un passage du dernier chapitre dans lequel une vision assez bourgeoise et traditionnelle de la famille et de son évolution face à l'arrivée de l'individualisme vient malheureusement contredire les observations du statut de l'enfant qui avait été faites dans les chapitres précédents.
Bref, lecture passionnante bien qu'assez éprouvante en raison du sujet et des exemples nécessairement amenés.