lessidisa's reviews
365 reviews

Un bébé pour Rosemary by Ira Levin

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3.0

J'ai beaucoup aimé les trois-quarts de ce livre, qui est un roman de gare normal qui se déroule à New-York. Les livres new-yorkais se font rares de mon côté et sont toujours appréciables. Ensuite je n'ai pas du tout été intéressée par la partie sataniste, je fais certainement bien de ne pas lire de livres du genre fantastique, ici je n'ai pas accroché.

- Pour un premier enfant, vous examinez toujours la mère une fois par semaine ?
- J'essaie de le faire, dit-il. Je n'y arrive pas toujours. Vous n'avez rien d'anormal, Rosemary. Cette douleur ne va plus tarder à disparaître.
- Je me mets à manger de la viande crue, dit-elle. A peine réchauffée.
- Rien d'autre d'extraordinaire ?
- Non, dit-elle, dépitée. (Est-ce que ce n'était pas suffisant ?)

En 1994, dans son tout dernier livre, Pulp, paru quelques jours avant sa mort, Charles Bukowski, laisse la dédicace suivante : « À la littérature de gare ». 
Annam: roman by Christophe Bataille, Richard Howard

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3.0

Chronique d'une expédition fictive pour christianiser le Vietnam, qui met en scène des personnes qui ont réellement existé. Se lit en une heure. 
Pachinko by Min Jin Lee

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5.0

Ça m'a pris un ou deux ans pour daigner m'intéresser à ce livre, mais comme tout le monde, j'y arrive. Le grand format est une brique gigantesque mais avec la mise en page avantageuse ça se lit tout seul. Je n'ai pas apprécié qu'un grand nombre de mots coréens soient placés dans le texte sans traduction.

On suit une famille coréenne sur plusieurs générations tout au long du 20e siècle. Ils partent vivre au Japon qui a annexé la Corée en 1910. Plusieurs générations plus tard les coréens nés au Japon ont toujours un passeport coréen et ne sont pas citoyens japonais. Leur vie est dure mais ce n'est pas déprimant à lire, le style me rappelle Les années douces. J'ai été ravie de lire à nouveau une saga familiale, je crois que ça ne m'était plus arrivée depuis longtemps alors que j'adore ça. J'ai trouvé irréaliste que le monsieur prenne en charge toute la famille de Sunja. Il y a la famine, la résilience de cette famille, les discriminations envers les étrangers, un épisode en rapport avec la bombe atomique de Nagasaki, la foi en notre Seigneur, et l’ascension sociale génération après génération.


- Fils de pute, vous méritez de crever, dit-il calmement en parfait argot japonais. Si vous embêtez encore cette jeune fille ou si je revois vos sales tronches dans le coin, vous êtes morts. Je vous ferai assassiner, vous et vos familles, par les meilleurs tueurs à gages japonais, et personne se saura jamais ce qui vous est arrivé. Si vous êtes ici, c'est parce que vos parents étaient des ratés au Japon. N'allez pas croire que vous êtes meilleurs que ces gens.


- Un Dieu bon n'aurait pas laissé mes bébés mourir. Je ne peux pas croire à ça. Mes bébés n'ont rien fait de mal.
- Je suis d'accord, ils sont innocents, acquiesça-t-il d'un air songeur. Mais un Dieu qui ferait tout ce que nous estimons être juste et bon ne serait pas le créateur de l'univers. Il serait notre marionnette, pas un Dieu. Nous ne savons pas tout.


- Fatso a déjà mangé trois bols de millet et deux bols de soupe. Ce garçon n'a jamais loupé un repas de sa vie. Croyez-moi, on s'assure qu'il est bien nourri, sans quoi il serait capable de me grignoter le bras ! Un vrai cochon !


- Si tu arrives à patienter jusqu'à ma mort, tu pourrais récupérer mes cendres et m'enterrer là-bas. Ce serait bien, j'imagine. Même si ça n'a pas vraiment d'importance, au bout du compte. Tu sais, je crois toujours au paradis. Je crois en Jésus, même après tout ça. Je suppose que c'est un des effets du mariage avec Kyunghee. Sa foi m'a rapproché du Seigneur. Je ne suis pas un homme foncièrement bon, mais je crois en la salvation. Mon père m'a dit un  jour que lorsque l'on meurt et que l'on monte au paradis, on récupère notre corps. Je pourrai enfin me débarrasser de celui-là. Ce sera une bonne chose. Et je me sens prêt à rentrer au pays, moi aussi.
Les Jardins de Lumière by Amin Maalouf

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4.5

Ce roman met en scène la vie de Mani, prophète manifestement tombé dans l'oubli, qui a existé dans les années 200, qui est à l'origine de la religion appelée le Manichéisme, qui s'est éteinte au 14e siècle. D'après ce que j'en ai compris, c'était une religion destinée à unir l'humanité entière, c'était une religion dans laquelle les personnes de toutes croyances étaient les bienvenues et pouvaient garder leur propre religion tout en adhérant à celle-ci (je ne sais pas si j'ai très bien compris). Mani est devenu ami avec le roi de l'Empire sassanide, Chapour 1er, qui a trouvé l'idée de cette religion très bonne car cela aurait pu permettre de conquérir de nouveaux territoires et d'unir les peuples nouvellement conquis avec les autres peuples de l'empire. Je pense que Mani voulait continuer la tâche commencée par Jésus.

La fin est émouvante, j'ai beaucoup aimé, il y explique ce qui se passe après la mort, d'après lui.


Dessine ce que bon te semble, Mani, Celui qui m’envoie ne connaît pas de rival, toute beauté reflète Sa beauté.

Quand les hérauts vinrent crier par les rues de Ctésiphon qu’aucun habitant ne devait recourir à la médecine dans les jours à venir afin que le Ciel ne soit pas sollicité pour d’autres guérisons que celle du roi des rois, et que la Grâce ne soit pas dispersée, on comprit que Shabur se mourait.

Mars la rouge: roman by Kim Stanley Robinson

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3.0

Livre paru en 1992. Un groupe de cent personnes part coloniser Mars en 2026 (Elon vite !!!). La carte fournie est inutile car la plupart des lieux mentionnés ne figurent pas dessus ; à quoi bon ?

Le livre est divisé en huit parties, chacune du point de vue d'un personnage différent. Malheureusement ces gens ont tendance à être détestables, j'ai pensé à abandonner ce livre au premier abord car je vous le dis, cette lecture n'est pas une sinécure. D'ailleurs, grâce à l'avancée de la médecine, ces gens deviennent semi-éternels, leur vie se prolonge, mais est-ce judicieux de rendre quasi-immortels des gens aussi pénibles ? Franchement : non. Si c'est pour être désagréables pendant toute une éternité, merci mais on s'en passera. Ce livre est la preuve que l'immortalité est une mauvaise idée. 

Je dirais que le milieu du livre m'a plus intéressée, j'ai pu avancer plus vite car les personnages débattaient à propos de considérations philosophiques. Il n'y a pas un projet commun au sein du groupe des cents ; ils vont sur Mars, mais certains refusent de suivre les consignes initiales et veulent terraformer à tout va. Cela conduit à un total chaos à la fin du livre. Ils ont construit une existence sur Mars pour tout détruire à la fin ; super 👍 

Au début du livre j'avais envie d'abandonner car c'était une véritable téléréalité à suivre, avec des personnages qui crisent ; le milieu bien ; la fin est peu compréhensible et ne donne pas envie de lire la suite. Cependant je m'attends à ce que le second livre commence tranquillement, utopiquement, et non pas chaotiquement, donc peut-être que dans quelques années je reprendrai cette saga. Je ne la recommande pas nécessairement car ce n'est pas de la grande littérature, c'est assez confus.

Mon année de découverte de la littérature science-fictionnelle n'est pas une réussite, ces livres sont la preuve que je lis pour le style et non pas pour lire des histoires rocambolesques. Mais finalement on le savait déjà.



L'enfant et la rivière by Henri Bosco

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4.0

C'est bien, j'aimerais bien vivre comme eux dans la nature à attendre que le temps passe.

Mes parents durent s'absenter pendant quelques jours. En leur absence, ce fut, comme de juste, Tante Martine qui régna sur la maison. Tante Martine était despotique, je l'ai dit ; mais dès qu'elle restait seule avec moi, toutes les libertés m'étaient permises. Car elle-même voulait être libre ; et l'eût-elle pu en me surveillant du matin au soir ? Celui qui tyrannise son prochain se tyrannise aussi lui-même.

L'air où les nuages circulent si légèrement
. L'air paisible et orageux. L'air ou s'étendent la lumière et l'ombre. L'air où se forment les présages.

On ne sait jamais d'où l'on vient ni où l'on va, quand on est parti, à quelle heure on arrive ; et d'ailleurs arrive-t-on ? Ces sentiers n'aboutissent pas, ou, si par hasard, ils vous quittent, c'est pour vous laisser doucement dans un pays plus merveilleux encore...
Le message by Andrée Chedid

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3.25

J'ai commencé ce livre, qui se déroule dans un pays non-nommé car c'est un livre a caractère universel, mais on peut dire qu'il se passe au Liban ; et j'apprends que justement la guerre est imminente au Liban.

C'est un livre d'amour et de guerre, la première moitié est sublime, tellement émouvante. Ensuite un nouveau personnage fait son entrée et j'en n'avais plus rien à faire 🤡 note à moi-même : on peut relire la première moitié.


Marie déploie sa volonté, toute son habileté ; elle parle à son corps et le flatte : « On y va ensemble, tu n'abandonnes jamais, tu es solide, tu es fait pour durer... » Elle lui parle comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre, comme si la chair et l'esprit étaient soudain séparés et qu'il fallait à tout prix les rassembler, les réunir pour vivre encore. Pour vivre !


Malgré leurs conflits, leurs disputes, leurs séparations ; malgré les étapes parfois chaotiques de leur relation ; malgré leurs brouilles, leur tohu-bohu, leurs controverses ; ils s'étaient un jour promis de ne pas disparaître sans s'être retrouvés. Aux moments les plus abrupts, les plus tumultueux, ils renouvelaient cette promesse :
« Quels que soient nos chemins, aux derniers jours je serai auprès de toi. »


Tout s'éloignait, tout paraissait vain. La vie n'était que bref passage sur cette mystérieuse planète qui continue de pirouetter, imbue de son importance, comme une danseuse étoile sur la scène des astres ! Comment peut-on se prendre au sérieux quand l'existence est si éphémère et qu'elle ne cesse de courir vers sa fin ?

Exactement ce que je disais à ma sœur hier : Lorie, Evanescence et Britney ont toutes les trois quarante-deux ans, ça aurait été affolant si... on n'était pas dans la même direction nous aussi celle de la mort.
La Palestine comme métaphore by Mahmoud Darwish, Elias Sanbar

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3.5

La plupart du livre parle de poésie et vous savez que je n'y entends goutte. Je n'étais intéressée que par les passages qui parlent du conflit israélo-palestinien.


Je vis dans un paradis de symboles. C'est pourquoi, sans hésiter, je parle en chrétien et sans hésiter non plus j'utilise la mythologie et le patrimoine juif. Mais le Messie a une dimension supplémentaire : la souffrance. Et il habite en Palestine. C'est pourquoi il est pour moi un modèle : il m'apprend à tenir bon et à pardonner. Il m'encourage à publier des carnets d'amour et de tolérance. Et ce qui est le plus important en poésie : il meurt et se relève. Chaque année il meurt et ressuscite. Toute notre vie est un passage entre la mort et la vie. Vous mourez dans chaque poème et vous ressuscitez. Le Messie est pour moi un symbole naturel : il est palestinien dans le temps et dans le lieu, et universel dans la spiritualité.

La paix véritable, c'est le dialogue entre deux versions. Vous prétendez que cette terre est à vous depuis toujours, comme si l'Histoire n'avait pas continué pendant que vous n'étiez pas là, comme s'il n'y avait personne et que la terre n'avait qu'une fonction : vous attendre. Ne m'imposez pas votre version et je ne vous imposerai pas la mienne. Il faut reconnaître à chacun le droit de raconter son histoire. Et l'Histoire se moquera de nous deux. L'Histoire n'a pas de temps pour les juifs et les Arabes. Beaucoup de peuples sont passés par là.
Vivre! by Yu Hua

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4.0

C'est un homme qui raconte la misérable histoire de sa vie et de sa famille dans la Chine du 20e siècle. On passe par plusieurs émotions différentes. C'est très bien 👍 J'ai préféré celui-ci à Brothers, qui est loufoque. Livre addictif car les pages défilent vite dans le petit format.


Des coups de feu claquaient tout près de nous. Nous voyions les soldats tirer et tomber les uns après les autres en se balançant dans la fumée. Je craignais bien de ne pouvoir vivre plus longtemps. « Cela va être mon tour maintenant, je mourrai certainement avant midi », me disais-je. Après avoir vécu presque un mois sous le feu, je n'avais plus tellement peur de la mort. Seulement, je trouvais injuste de mourir comme ça, sans avoir rien compris. Ma mère et Jiazhen ne sauraient même pas à quel endroit j'étais mort.

- Ne te fais pas tant de souci, tous les hommes sont mortel, Fugui. Il ne faut pas trop réfléchir. Tâchons de faire en sorte que Jiazhen parte tranquillement. Ensuite tu t'occuperas de choisir le terrain qui te convient pour y mettre Jiazhen.
Je savais bien, moi aussi, qu'il ne fallait pas se faire tant de souci.


Hakuna Matata
Jacques le Fataliste et son maître by Denis Diderot

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2.5

C'est un maître et son valet qui cheminent n'importe où et se racontent des histoires ; en cela c'est une redite par rapport à Don Quichotte, que j'ai déjà lu cette année.


Vous êtes quelques fois si profond et si sublime, que je ne nous entends pas.

Je m'acheminais cahin-caha ; et puisqu'il faut vous l'avouer, regrettant mes deux gros écus, qui n'en étaient pas moins donnés, et gâtant par mon regret l’œuvre que j'avais faite.

Tant que je vivrai tu seras mon supplice.