Je n'ai pas du tout aimé.
La narration est douce, la construction des mondes intéressantes, et gros coup de cœur sur les vérités locales.

Mais j'ai été trop déçue par les aspects politiques, pourtant au cœur de l'œuvre.

D'abord, l'esclavage. Pourquoi choisir de placer cette narration dans la SF, dans les mondes de l'Ékumen, alors qu'il s'agit exactement d'une transposition de l'esclavage des Noirs aux Etats-Unis sauf que (attention subversion incroyable) les esclavagistes sont noirs (et bleu) et les esclaves blancs ? Si c'était pour garder à ce point la dimension raciale, la dynamique domestique/agricole entre les esclaves, le système de plantation, l'utilisation des femmes comme production d'autres esclaves, même les militants abolitionnistes, est-ce que ça n'aurait pas été plus simple, et surtout plus juste, de situer l'action dans l'Amérique esclavagiste ?

Enfin, les chemins de pardon. Je ne sais pas pourquoi je dis "les", car systématiquement, celui s'incarne pour les femmes dans : avoir une relation sexuelle avec les hommes autour d'eux. Que vous soyez une vieille femme qui a perdu sa famille, sa maison et même son chien, une ambassadrice retenue en otage depuis des semaines dans des conditions sordides, ou une affranchie traumatisée d'années d'esclavage et de viols, votre rédemption est toujours la même : le sexe hétérosexuel.