A review by mizlitterature
Tarmac by Nicolas Dickner

5.0

Oh. My. Nicolas Dickner.
Depuis ma lecture de Nikolski fin 2013 (déjà j'étais en retard sur les nouvelles), je suis profondément amoureuse de Nicolas Dickner. En tant qu'auteur. Évidemment. Je vous entends déjà dire «Ouain, mais tu sais que Barthes a dit que l'auteur est mort...». Ouain, bin, c'est pas grave. Nicolas Dickner, je l'aime, et ses narrateurs, je les marierais. (Probablement l'une des nombreuses raisons de mon long célibat!)

Et si on en venait aux faits? Après avoir longtemps dormi avec Nikolski sous mon oreiller, et, bizarrement, ne pas m'être interrogée sur les autres publications de son auteur, je suis tombée, en plein Salon du livre 2015, sur Six degrés de liberté . Coup de foudre à peine moins violent. Nicolas Dickner refaisait surface! (Il faut dire que je ne suis pas habituée aux auteurs toujours vivants et littérairement actifs. En fait, je ne suis même pas habituée à aimer un auteur. J'aime généralement un livre ou deux, mais jamais toute une œuvre. Sauf pour Jane Austen. Mon prochain chat, je le nomme Dickner, promis juré.)

J'avais dit qu'on venait aux faits, right? Tarmac , c'est le grand oublié de mon exploration de cet auteur fabuleux. Paru en 2009, bien avant ma rencontre avec Nikolski pourtant, ce n'est qu'au dernier Salon du livre que je l'ai eu sous les yeux, trônant sur la table de dédicaces de Vous-Savez-Qui.

C’est l’histoire de deux ados qui attendent la fin du monde. Voilà, c’est dit. Michel Bauermann et Hope Randall sont des personnages dickneriens typiques, c’est-à-dire jeunes, hyper brillants, connectés au monde et étalant leurs vastes connaissances théoriques sur divers sujets [ici la bombe atomique, l’électricité des citrons, le béton et les ramens Captain Mofuku]. Comme dans Nikolski , s’y côtoient la fuite et le fabuleux destin. Et, mis à part le style de Nicolas Dickner, qui relève du grand art, je crois que c’est ce que je préfère de ses livres : le hasard des rencontres, celles dont le lecteur est témoin, mais pas les personnages, le hasard qui aligne l’Apocalypse de Hope, la date d’expiration des ramens et la date d’arrivée des règles, le hasard qui rend l’univers dicknerien hyperréaliste, clos.

Et, à chaque fois, ça me réconforte profondément.