J'aime Sénèque, c'est une certitude établie dans mon cœur depuis mes années lycée. Mais plus le temps passe, plus je vieillis et fais l'expérience de la vie, plus ses propos me reviennent et je me retrouve souvent à chercher du réconfort dans ses textes. Je suis loin d'être d'accord avec toutes ses thèses, mais ce qu'il y a au cœur de sa philosophie est une vérité qui, selon moi, ne pourra jamais être trop criée : nous perdons une trop grande partie de notre vie à nous aliéner à d'autres et à des préoccupations qui, à défaut d'être nécessairement vaines, nous causent de la souffrance. Il est essentiel de faire la différence entre exister et vivre, et comprendre qu'on ne peut vivre qu'une fois qu'on s'est réapproprié notre existence.