Un des plus grands romans du terroir québécois à avoir vu le jour. Le personnage de Charis Moisan est attaché – on le dirait enchaîné – aux traditions du monde rural. Peu à peu, ses propres perceptions se verront transformer par les convictions de ses enfants, emportée par les valeurs nouvelles : l’aspiration vers la ville et l’industrialisation, les inventions techniques et la mécanisation de l’agriculture ainsi que la place de la religion et d’une injustice palpable. Dans ce magnifique roman qui nous amène à travers un voyage à travers l’histoire, la langue utilisée par Ringuet est riche, calculatrice et prend rapidement les allures d’une fable universelle ainsi qu’un hommage frappant du paysage québécois, au vu des descriptions généreuses et éloquentes. On ressent très bien la proximité des gens travailleurs de l’époque et leurs unifications au travers d’un monde qui les dépasse. Un roman québécois d’une grande franchise et de l’abandon de la relation entre l’humain et la nature.