A review by audrey042
Le Mystère de la vallée de Boscombe by Arthur Conan Doyle

4.0

Sur l’insistance d’une lady bien décidée à faire innocenter son ami, l’inspecteur Lestrade fait appel à Sherlock pour résoudre une enquête : le meurtre de Charles McCarthy. Pour l’inspecteur, le coupable est déjà tout trouvé, toutes les preuves accablant le propre fils de la victime. Or, Sherlock convaincu que plus les affaires semblent simples, plus la recherche du coupable se révèle difficile, n’adhère pas à la conclusion de Lestrade.

Dès le début de l’enquête, il apparaît évident que la situation est bien plus complexe qu’elle n’en a l’air, et que le fils n’est pas le meurtrier. C’est évident sauf pour Lestrade qui reste persuadé de la simplicité du cas et qui ne va donc pas plus loin dans la recherche du coupable. Si le rôle de Lestrade dans l’enquête est nul, sa présence offre à Sherlock l’occasion de briller par rapport à cet inspecteur qui, bien que de Scotland Yard, donne l’impression d’un certain amateurisme ; chose que Sherlock n’hésitera pas à lui faire comprendre…

Quant à l’identité du meurtrier, je l’ai devinée très tôt dans le récit. Bien que l’effet de surprise ne fut pas au rendez-vous, j’ai pris quand même grand plaisir à suivre le déroulement de l’enquête menée d’une main de maître par Sherlock. J’apprécie d’ailleurs toujours autant de découvrir son raisonnement et les déductions qu’il en tire. Une fois expliqué, tout semble à chaque fois d’une irrémédiable logique alors que le lecteur, à l’instar de Lestrade ou de Watson, serait bien incapable de mettre en application la méthode Sherlock basée sur l’observation minutieuse de chaque détail.

En parlant d’observation, j’ai adoré une scène particulièrement cocasse où Sir Arthur Conan Doyle applique au pied de la lettre l’expression être un fin limier. On ne peut qu’imaginer parfaitement Sherlock dans la peau d’un chien policier à l’affût du moindre indice !

Enfin, de nouveau, nous voyons Sherlock Holmes prendre quelques libertés avec la notion de justice. Bien qu’il connaisse le coupable et ses motivations, il choisit de ne pas dévoiler son identité aux yeux de la justice tant que la vie de James McCarthy n’est pas en danger. C’est que derrière cette condescendance avec laquelle Sherlock semble considérer à peu près tout le monde, on aurait presque le sentiment que bat un cœur ! Par son silence, il permet en effet à deux individus de ne pas souffrir du passé de leur ascendant… et à un meurtrier de ne pas bouleverser la vie d’une personne qu’il aime pour des erreurs de jeunesse. Son silence pose évidemment des questions d’éthique, mais il permet de rendre le personnage plus humain auprès des lecteurs.

A noter que comme dans A study in Scarlet, l’auteur aborde ici le thème du passé et des conséquences que celui-ci peut avoir dans le présent. C’est peut-être cette similitude qui m’a permis de très vite deviner certains éléments de l’enquête…

En conclusion, Le Mystère de la vallée de Boscombe est une nouvelle plaisante à lire. Si l’intrigue en soi n’a rien de palpitante, elle nous permet de retrouver l’inspecteur Lestrade, de voir Sherlock Holmes en action loin de son fief et de s’émerveiller devant la capacité du détective à tirer de chaque détail de brillantes conclusions.